De loser à député : l’effet magique du « label Macron »

De nombreux candidats du Modem ou de La République en marche, en passe de devenir députés, ont par le passé collectionné les scores modestes et les défaites à d’autres élections. Ils permettent de mesurer l’impact démesuré du «label Macron» sur ces élections.

C’est une longue quête qui touche à sa fin. Depuis longtemps déjà, Sophie Mette rêve de devenir députée. En 2007, elle s’était présentée dans la 8e circonscription de Gironde, obtenant 6,86% au premier tour : troisième et éliminée. En 2012, elle avait tenté sa chance dans la 9e circonscription : 3,79%, cinquième, éliminée. Dimanche dernier, elle s’est à nouveau présentée dans la 9e circo girondine et cette fois, elle est largement arrivée en tête, avec 31,21% des voix. Et l’on voit mal le député sortant Gilles Savary (17,38%) rattraper son retard au second tour…

Qu’est-ce qui a changé pour Sophie Mette, 57 ans ? Une étiquette. Ou plutôt, ce qui est associé à l’étiquette. La probable future députée a profité à plein de l’effet magique du «label Macron». Car en 2017, comme cinq et dix ans plus tôt, elle a défendu les couleurs du Modem aux législatives. Mais cette fois, elle a fait cinq fois mieux qu’il y a dix ans, neuf fois mieux qu’il y a cinq ans… et dans quelques jours, elle pourrait faire son entrée au Palais Bourbon.

Son cas est loin d’être isolé. Un bon nombre de candidats Modem et LREM qualifiés pour le second tour des législatives ce dimanche ont soudainement troqué leurs mauvais scores pour des premières places, en attendant de définitivement se débarrasser d’un statut de loser pour celui de député de la Nation. Ainsi de Patricia Gallerneau, candidate pour le Modem dans la 7e circonscription de Loire-Atlantique en 2007 et 2012 : elle avait obtenu 7,1% puis 2,28%. Dimanche, elle a cartonné dans la 2e circonscription de Vendée (36,16%), toujours sous pavillon Modem.

Même genre d’histoire pour Cyrille Isaac-Sibille, candidat Modem depuis dix ans dans la 12e circo du Rhône : 13,13% en 2007, 5,1% en 2012, et un carton à 41,9% dimanche dernier. Ou pour Claire O’Petit : troisième avec l’étiquette Modem et 6,75% des suffrages dans la 1ère circonscription de Seine-Saint-Denis en 2007, elle avait déménagé dans la 5e circo de l’Eure en 2012, tout ça pour obtenir… 1,63%. Cinq ans plus tard, toujours dans cette circonscription normande, elle a multiplié son score par vingt : 28,56%, et un second tour contre un candidat FN qui lui garantit quasiment sa place à l’Assemblée nationale.

De Modem à divers droite, puis divers gauche et… Modem

Le destin de quelques-uns des futurs députés de la majorité présidentielle est parfois déroutant. Investis par LREM, Michel Delpon et Philippe Buerch sont tous deux arrivés en tête dimanche, respectivement dans la 2e circonscription de Dordogne (34,7%) et dans la 8e des Alpes-Maritimes (31,2%). Le premier avait été candidat divers gauche au même endroit il y a cinq ans, pour un tout petit 1,07%, tandis que le second avait obtenu 6,45% aux départementales 2015 comme divers droite.

Et que dire de Cécile Gallien ? En 2007, elle est candidate Modem dans la 1ère circonscription de Haute-Loire : 7,02%. En 2014, elle est élue maire de Vorey, près du Puy-en-Velay, sur une liste divers droite. En 2015, elle est élue au conseil départemental de Haute-Loire sous une étiquette… divers gauche. Et dimanche dernier, dans la même circo que dix ans plus tôt, elle a obtenu 31,07% comme candidate de La République en marche. Comme quoi, tous les chemins mènent à l’Assemblée, surtout s’ils passent par la case Macron.

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