C’était un 14 novembre…

1942 .

L’amiral Darlan, « dauphin » du Maréchal Pétain, fait une proclamation (après l’invasion de la Zone libre par les Allemands) :

« Habitants de l’Afrique française,

Le 13 novembre, vous avez appris, par la proclamation du général Noguès et la mienne, que j’assurais désormais la responsabilité des intérêts français en Afrique. Aujourd’hui, je viens vous confirmer ces proclamations et vous donner les premières directives.

En tant que Haut-Commissaire en Afrique, j’entends, en accord avec les autorités américaines et en appliquant les principes directeurs qui nous ont été donnés par le Maréchal lorsqu’il pouvait s’exprimer librement, maintenir l’unité et la souveraineté françaises. Je suis assisté dans ma lourde tâche par ceux que le Maréchal avait placés aux postes de direction et qui ont décidé de m’apporter patriotiquement leur concours. Ils continueront dans une large autonomie, sous ma haute autorité, à diriger et à administrer les territoires dont ils ont la charge en tenant compte de leur situation, de leurs intérêts particuliers et des aspirations légitimes des populations.
Mon rôle consistera à fixer les directives générales de l’action commune et, appliquant les principes du maréchal Lyautey, à suivre et à contrôler l’exécution des décisions prises. Si nous voulons que la France et son Empire puissent, au moment de la paix, retrouver la place qu’ils tenaient et qu’ils doivent reprendre, nous devons faire notre effort personnel dans le conflit actuel et nous devons nous-même participer à la défense et à la libération de nos territoires.
C’est le rôle de l’armée d’Afrique. Je lui ai donné pour chef un homme unanimement respecté et admiré pour son œuvre africaine et sa glorieuse participation aux deux guerres : le général Giraud.
La tâche que j’entreprends aujourd’hui est particulièrement lourde. Pour la mener à bien, je veux compter sur le concours enthousiaste de tous ceux qui ont le sens de l’intérêt national, mais j’exigerai de tous la plus stricte obéissance et la plus parfaite discipline.
Je vous demande d’élever avec moi vos cœurs vers la Patrie qui souffre et son chef vénéré. Certains d’être soutenus par les aspirations ardentes de la majorité des Français de la métropole, nous, Français et musulmans d’Afrique, unirons nos efforts pour atteindre, dans l’ordre et la discipline, le but que nous nous sommes fixés : LA LIBÉRATION DE LA FRANCE PAR SON EMPIRE. »

Quelques semaines après, l’amiral était assassiné par des gaullistes, vraisemblablement avec l’accord de De Gaulle lui-même qui voyait en Darlan un rival et un obstacle à ses ambitions…
De Gaulle parviendra à ses fins et plus tard liquidera l’Empire français, alors qu’il s’était présenté comme son défenseur.

Sur toutes ces questions on pourra lire avec profit : Pétain – De Gaulle, une autre vision de l’histoire, par le colonel Le Pargneux.