Armée française : des officiers dénoncent un déclin…

De jeunes officiers, issus de divers recrutements et appartenant à différents corps, ont publié sur Francetv info une tribune dans laquelle ils interpellent l’opinion publique sur l’état actuel de l’armée. Une démarche grave, car le militaire est soumis au devoir de réserve, et qu’ils assument sous le couvert de l’anonymat.

Dénonçant « l’état critique de l’armée française« , et affirmant qu’ « aujourd’hui, l’armée française est menacée de déclin« , ils se réclament de Marc Bloch, historien militaire qui a analysé la défaite de 40 en dénonçant  des dysfonctionnements au plus haut niveau de l’armée.

Et les officiers de décliner les difficultés que rencontrent l’armée et ses soldats.

D’une part, l’équipement individuel du soldat est négligé, au profit des programmes d’armement : un équipement trop lourd, qui peut donc devenir moins un allié qu’un handicap au combat, et trop cher. « Un parachutiste dépense en moyenne 1 600 euros pour son équipement individuel, c’est près d’un mois de salaire« , illustrent-ils pour étayer leur analyse.

D’autre part, les choix budgétaires seraient sont moins fonction de l’intérêt de l’armée que de celui des « grands » de l’armée : ce sont ainsi 5 500 généraux officiellement à la retraite, mais cependant maintenus en « 2e section », qui perçoivent à ce titre « une solde de réserve, dont le montant est équivalent à celui de la pension de retraite, mais qui est fiscalement considérée comme un revenu d’activité« .

Les officiers, au terme de leur réquisitoire,  réclament alors la création d’une commission parlementaire indépendante, laquelle pourra apporter des solutions aux problèmes qu’ils ont soulevés…

Il est vrai que culturellement, la gauche n’est pas toujours favorable à l’ordre. Surtout pas à l’ordre traditionnel. Si bien que l’armée n’a jamais été pour elle une véritable priorité. Une vieille institution, pilier de la nation, que la candidate écologiste, rappelons-nous, ne voulait plus voir se déployer lors de la fête nationale. Et pourtant, la sécurité est bel et bien une fonction régalienne de l’État, condition nécessaire à la poursuite du bien commun. C’est pour cette raison que l’armée est une institution nationale qui subsiste aux caprices partisans des uns ou des autres, par delà le cours de l’histoire, et qui doit assurément être l’objet de davantage d’attention de la part du gouvernement…